Depuis ces derniers mois, des tensions sont apparues entre les deux pays. En apparence, on parle d’humiliation d’un côté, et de paternalisme et d’ingérence dans un autre sens.. bref, beaucoup de paranoïa et de défiance, en revanche peu de dialogue et de recul sur ce qui s’est passé depuis un an. Oui, car il s’est passé un certain nombre de choses ces derniers mois, beaucoup de maladresses aussi, de part et d’autre.
La France et l’Algérie sont tous deux responsables de cette impasse politique.
Du côté algérien, il y a clairement un manque de volonté et de maturité de travailler et de collaborer avec ses voisins (France, Maroc, Espagne..) malgré des mains tendues, des feuilles de route, ainsi que des urgences à traiter.
L’Algérie pense que des forces extérieures souhaitent contrôler le pays, et lancent des accusations fortuites et sans fondements , contre le MAK ( mouvement kabyle), Israël, le Maroc, et la France.
Ce pays doit clairement privilégier le dialogue pour tout mettre sur la table, sans ambiguïté, plutôt que de lâcher des remarques ou accusations déplacées sur tel ou tel média national. Cela réduit clairement sa crédibilité et son image. Le rôle des ambassades est aussi là pour ça.
Du côté Français, ce pays a aussi contribué à dégrader les relations sur au moins deux sujets ;
Mr Macron a commis une faute majeure en reconnaissant la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, sans consulter l’Europe, L’ONU, les pays limitrophes (Mauritanie, Algérie, Mali.). Sans consulter les représentants du mouvement sahraoui. La France a commis une faute grave car cela s’apparente au mieux à de l’ingérence étrangère, au pire, à la promotion de la colonisation. Une question très sensible pour l’Algérie qui je pense n’a pas su l’exprimer clairement avec des mots. La France non plus , n’a pas compris ce malaise.
Seconde erreur de la France ; celle-ci entretient un double discours à l’égard de l’Algérie. Officiellement, l’hexagone souhaite un rapprochement sincère avec Alger, mais en parallèle on observe aussi que Paris mène un combat idéologique contre l’Algérie. Nous l’avons clairement vu avec la promotion de deux auteurs algériens (Daoud et Sansal) qui ont pour point commun d’être islamophobe et qui ne font aucune nuance entre un islam modéré et fondamentaliste. Une promotion assez intrigante quand on voit par exemple que Yasmina Kadra , un écrivain algérien infiniment plus talentueux et célèbre que les deux premiers soit totalement occulté par la France et les institutions littéraires françaises, comme le prix Goncourt. Donc personne n’est dupe, ni l’Algérie, maladresse ou pas, on a l’impression que la France mène une croisade aveugle contre l’Islam, à tort ou à raison.
C’est là la véritable source du conflit, une accusation d’ingérence étrangère d’un côté, ni tout à fait vraie, ni tout à fait fausse,
et d’un autre, une promotion de la liberté necessaire, mais exprimée d’une manière assez maladroite.
La seule solution est le dialogue, et non les promotions littéraires discutables, ou bien des sorties médiatiques enflammées.