Accueil Non classé Lorsque la France envoyait au bûcher ses libres penseurs.

Lorsque la France envoyait au bûcher ses libres penseurs.

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De nos jours, notre nation défend ardemment la liberté de pensée, quitte parfois à s’en brûler les doigts. Pourtant, la France a longtemps attisé les flammes du bûcher pour éliminer ceux qui osaient contester l’ordre établi. Ces hommes et ces femmes étaient simplement « différents ».

Hier, en passant près de l’île de la Cité à Paris, ce lieu emblématique où se dresse fièrement Notre-Dame de Paris, j’ai été frappé par une image qui m’a horrifié, et qui, je crois, est passée inaperçue pour la plupart des touristes flânant sous le soleil. Peu de gens savent qu’à cet endroit précis, il y a des siècles, un homme fut brûlé vif devant une foule de Parisiens médusés. Il s’agissait de Jacques de Molay, le dernier grand maître des Templiers. Accusé sans preuves d’hérésie et de pratiques occultes, il fut condamné à mort par le feu. Un exemple parmi d’autres : à Blois, le 26 mai 1171, 32 Juifs, hommes, femmes et enfants, furent également brûlés vifs sur l’ordre du comte Thibaut V, accusés à tort d’avoir assassiné un enfant chrétien. Ces actes de barbarie, loin d’être isolés, s’inscrivent dans une longue tradition d’intolérance où les contestataires, les croyances déviantes ou les minorités étaient systématiquement persécutés.

La France n’a jamais cessé de traquer ces penseurs libres, ces « marginaux » de l’époque. L’histoire, malheureusement, continue de se répéter. Aujourd’hui encore, les mises au ban de la société, sans preuve tangible et souvent sans fondement réel, se poursuivent. Prenons l’exemple de Tariq Ramadan, discrédité et accusé sans preuve de fanatisme simplement en raison de ses convictions religieuses, ou celui de Dieudonné, ostracisé pour avoir tourné en dérision une communauté autrefois persécutée et aujourd’hui sanctifiée. Plus récemment, Jean-Michel Apathie, journaliste écarté de France Inter pour avoir rappelé des faits historiques peu glorieux sur la France. Ces exemples montrent que, sous des prétextes divers, l’ostracisme et l’intolérance continuent de régner en maître.

Il est difficile d’expliquer cet étrange paradoxe offert par nos élites : d’un côté, elles brandissent fièrement la démocratie, l’égalité et la liberté de pensée, et de l’autre, elles passent sous silence les incendies de mosquées qui se produisent chaque semaine en France, souvent alimentés par des auteurs malveillants. Elles ignorent aussi les dérives autoritaires de certains de leurs alliés, comme Israël, tout en négligeant de revenir sur une page sombre de notre propre histoire coloniale, construite sur un bain de sang. Et que dire du silence quasi total de nos responsables politiques face aux comportements autoritaires de leur allié américain ?

Ce silence peut être expliqué par des raisons politiques, bien sûr, par des alliances stratégiques, mais aussi par un mythe fondateur que la France s’est construit, un mythe largement erroné. La France se revendique héritière du monde gréco-romain, pourtant l’Europe n’a jamais été ce qu’elle prétend être (et j’ai écrit un billet à ce sujet). L’idéal judéo-chrétien, soi-disant universel, exclut souvent l’autre, et la prétendue mission civilisatrice de la colonisation n’était qu’une supercherie.

La démocratie, loin d’être acquise, reste un objectif que la France doit poursuivre sans relâche. Aucune question ne doit être taboue, je dis bien aucune, excepté trois principes qui, à mon sens, doivent demeurer intangibles : le respect de la dignité humaine, la paix dans le monde, et la préservation de la faune et de la flore. Ni la laïcité, ni aucune religion, ni aucune nation, ni même la démocratie elle-même, ne doivent se soustraire à ces valeurs fondamentales. Sans cela, nous ne pouvons véritablement parler de démocratie. C’est, en tout cas, ma conception de ce noble idéal.

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